Le Golden Boat est une épave vieille de plus de 150 ans, découverte grâce à une violente tempête. Baptisé par les habitants de Kuakata* car les bordés de l’épave sont recouvertes de plaque de cuivre, c’est un patrimoine inestimable, rare bateau témoin de l’Histoire du golfe du Bengale.
Histoire de la découverte du Golden Boat:
Enfouie depuis environ 150 ans dans le sable de la plage de Kuakata, au Sud-Ouest du Bangladesh, cette épave fut partiellement découverte par l’érosion dû a une violente tempête au mois de Juin 2012, avant de se faire recouvrir à nouveau par les alluvions. Yves Marre**, un français engagé dans le développement du pays et la conservation du patrimoine naval du Bangladesh depuis bientôt 20 ans, alerté par cette étonnante apparition, décide de monter avec le département d’archéologie et l’Amiral Taher – ancien Chef d’Etat-Major de la Marine Nationale du Bangladesh, une expédition pour effectuer l’excavation de ce trésor de l’histoire navale. C’est ainsi qu’en février 2013, avec l’aide d’une cinquantaine de charpentiers et d’assistants de Nagarbary et sans réels moyen techniques ni financiers, il se lance dans une course contre les éléments pour sortir le « Golden Boat » de sa gangue de sable située sur l’estrand de la plage avant les saisons dangereuses des orages tropicaux, des cyclones et de la mousson.
Histoire du Golden Boat:
L’intérêt historique des vestiges de ce bateau est immense: nous avons pu remarquer une influence européenne évidente dans sa construction et son dessin. Ce bateau qui devait mesurer près de 25m de long présente une forme et une emplanture de mats proches des Goélettes occidentales du 18ème siècle.
Les premières analyses du bois du Golden Boat, nous montrent que, sous les plaque de cuivre, les bordés sont construites en bois tropical. Cette première constatation nous laisse penser que ce bateau fut construit dans le Golfe du Bengale ou à Calcutta sur des plans ou une inspiration britannique ou portugaise. Le fait que les bordés de ce bateau aient été recouverts de cuivre permet de dater sa construction du Golden Boat après la deuxième partie du 18ème siècle. Il appartenait forcement à un riche marchand ou une compagnie de navigation bien établie pour avoir pu équiper le Golden Boat ainsi.
Le Golden Boat et la préservation du patrimoine:
Témoin conscient de la richesse du patrimoine naval du Bangladesh, Yves Marre réussi ensuite à convaincre les services publics de préserver et mettre en valeur ce plus ancien bateau de la flotte du Bengale. Au Bangladesh le bois se conserve très mal. Chaque morceau de bois a une valeur intrinsèque, que ce soit pour une réutilisation dans une autre charpente ou comme bois de chauffage. C’est que chaque vieux bateau est démonté pour que sont bois soit réutilisé . Ainsi il ne reste aucune épave sauf peut-être enfouie dans le sable ou la vase telle que le Golden-Boat.
Suite à son excavation, l’épave, fut dé
placée par un escadron du génie militaire, jusqu’au centre du village de Kuakata, juste à côté du temple bouddhiste de la Communauté Rakain. Le projet de construction d’un musée pour protéger cette épave vient de se trouver confirmé par l’inauguration d’une stèle en la présence du ministre du « Water Development Board », des autorités locales, lors d’une cérémonie à laquelle tous les partenaires de ce sauvetage étaient conviés.
Il est regrettable qu’aucune étude poussée n’ait pu encore être engagée pour connaitre la véritable origine de ce bateau et que des moyens de préservation ne soient pas mis en place pour éviter à l’épave de se détériorer: seule la première pierre du musée est aujourd’hui posée. Bien qu’il est évident que le Bangladesh rencontre d’autres urgences, nous espérons pouvoir encore aider à la résolution des énigmes que pose le Golden Boat dont la découverte et l’excavation a passionnés les équipes de volontaires.
* Kuakata est une plage connue du Sud du Bangladesh d’où l’on peut voir dans la même journée, le lever et le coucher du soleil (du fait de son exposition Est Ouest).
** Vice-Président et co-fondateur de Watever.