A l’occasion de de la Journée Mondiale des Réfugiés 2015, l’équipe de Watever souhaite alerter sur la situation des Rohingyas, minorité musulmane en Birmanie, pays majoritairement bouddhiste. Les Rohingyas sont considérés par l’ONU comme l’une des minorités les plus persécutées dans le monde. La Birmanie est voisine du Bangladesh, où Watever mène des actions. Les Rohingyas passent parfois aussi par le Bangladesh avant de monter à bord de bateaux de passeurs sans scrupules où ils sont souvent réduits en esclavage ou rejetés à la mer quand ils arrivent en Thaïlande, Malaisie ou en Indonésie. Les Rohingyas subissent une négation élémentaire des droits humains et des situations de pauvreté extrême dans des pays déjà très pauvres.
Depuis 1982, les Rohingyas ne sont plus officiellement birmans. En Birmanie, pays voisin du Bangladesh, « ils ne sont pas reconnus comme un groupe ethnique officiel et se voient privés des droits à la citoyenneté, en vertu de la Loi sur la citoyenneté de 1982, qui les rend dans les faits apatrides. En conséquence, leurs droits d’étudier, de travailler, de voyager, de se marier, de pratiquer leur religion et de bénéficier des services de santé sont fortement restreints; le rappelle Amnesty International.
Une population apatride et privée de ses droits élémentaires:
Apatride, cette minorité musulmane dans un pays majoritairement bouddhiste visée par des campagnes haineuses est privée de droits élémentaires. Ils sont régulièrement expropriés, extorqués, privés de soins… Dans les villages rasés par les émeutes de 2012, leur patrimoine culturel a été détruit. Des centaines de milliers de Rohingyas vivent aujourd’hui dans des camps, les autres sont reclus dans leurs villages contrôlés par des policiers. Au cours des deux dernières années, près de 140.000 Rohingyas ont été transférées dans des camps de déplacés construits autour de Sittwe, la capitale d’Arakan et aux frontières du Bangladesh. Régulièrement, des Rohingyas birmans sont transférés dans les camps au Bangladesh. La Birmanie nomme les Rohingyas les « Bangladais », les excluant encore un peu plus.
Les Rohingyas fuient vers le Bangladesh:
Chaque année, des milliers de Rohingyas fuient ces exactions en faisant appel à des passeurs en passant, d’abord, au Bangladesh. Soit dans des camps autour de Chittagong, soit ils s’échouent vers Cox Bazar où ils sont sont exploités comme main d’oeuvre pas cher sur les bateaux de pêcheurs par exemple. Le Bangladesh est terre d’émigration. Les chiffres sont difficiles à obtenir et il est estimé que 10% des hommes bangladais ont émigrés et envoient des fonds à leur famille au Bangladesh.
Les Rohingyas, aux côtés des bangladais qui fuient la pauvreté du pays, ils tentent d’atteindre la Thaïlande voisine, la Malaisie ou l’Indonésie. Depuis les violences de 2012, le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) estime que plus de 110 000 personnes, pour la plupart des Rohingyas mais aussi des Bangladais, ont quitté le golfe du Bengale par bateaux.
Le silence est quasi total sur le sort de cette communauté:
Ce mutisme s’explique par la complexité des luttes territoriales et ethniques, mais aussi parce que le bouddhisme est perçu comme une religion de paix dont les moines sont le symbole. L’idée de bouddhistes massacrant des musulmans est quasiment inconcevable. Pourtant ces massacres et négations des droits humains fondamentaux ont lieu quotidiennement en Birmanie. Le travail des journalistes occidentaux sur le terrain est rendu très difficile puisqu’ils sont arrêtés presque quotidiennement.
Pourtant, les Rohingyas sont massacrés en Birmanie, et ils disparaissent peu à peu. Les Rohingyas n’ont d’autre choix que de partir risquer leur vie sur des des boat people toujours plus nombreux.
Photos: Copyright Zeppelin. Photographe: Pahari Himu
Article inspiré par:
Warda Mohamed
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